La perception, l'expectation et les idées préconçues

La force, la dominance et la violence et leur association aux outils...

Tout outil équestre est concerné avec nos perceptions de négativité et positivité : la selle (avec ou sans arçon ou monte à cru), le mors ou sans mors, la longe et la liberté... Et puis considérons nos mains ? Nos talons ? Nos énergies ?  La pression peut être appliquée avec tout sort de manière et je pense nous avons tous vus des utilisations néfastes de tous ces outils.  Malheureusement, il reste beaucoup de violence dans le monde équestre, si nous sommes entourés de ça, c'est normal d'un certaine façon de voir de la potentielle pour l'inconfort par tout aussi, au lieu de voir et réfléchir sur comment ça peut aider les chevaux.  

Récemment j'ai fait une séance individuelle avec quelqu'un qui tenait à me prévenir qu'elle n'était pas encore convaincue par la méthode Tellington parce qu'elle ne supporte pas l'utilisation de la force ou la dominance avec ses chevaux.  Hmm... me voila perplexe.  La force et la dominance ?  Oui, c'est bien sa perception de certaines choses dans la méthode.  Si vous avez travaillé avec moi ou vous connaissez la méthode, vous comprenez déjà pourquoi j'étais perplexe, sinon, je vous assure que la méthode est justement une moyenne de travailler avec les chevaux dans la coopération, la compassion et l'empathie, on fait tout pour être douce et subtile avec nos gestes et de faire en sort que le cheval n'a pas d'inconfort, pas de peur et il comprendra bien (et il est capable de faire) ça qu'on l'invite à faire.  

Je ne suis pas toute suite lancée dans la défense, je voulais attendre à mieux comprendre cet avis pour pouvoir aider la personne à mieux comprendre la méthode.  Avec quelques élaborations, on retrouve plus de détails sur comment cette perception a pu se former.  Ma cliente n'avait pas d'expérience précédente de la méthode.  Mais elle a lu le livre - le gros, "éthologie et travail avec la méthode Tellington".  Il y a quelques éléments qui l'ont frappé. 
Il y a une chaine. 
Il y a un gros mors effrayant. 
Il y a un restreint avec deux cordes. 
Et là je commence à comprendre un peu mieux qu'est que se passe dans sa tête…

Avec que les photos, sans compréhension du moyen qu'on utilise ces outils, un jugement est formé basé sur nos préconceptions de ces équipements.  On forme nos opinions basées sur notre expérience. Peut-être dans notre expérience : 

  • Une cravache est faite pour taper. 
  • Une chaine est là pour le contrôle. 
  • Un mors pour permettre à freiner et contrôler un cheval.
  • Deux cordes sont forcément pour retenir ou contrôler un cheval.
Considérons nos perceptions, si je vous demande de choisir entre d'être touché avec une plume ou une épingle de sécurité, que direz-vous ?

La plume forcément ?  Mais si avec la plume je prends le parti avec la pointe et je vous pique avec... 

Quelqu'un sadique (ou qui a déjà vu l'exemple) choisira l'épingle toujours dans cet exemple... et là, je la caresse doucement avec la tête de l'épingle qui est bien fermée...

Nos expectations influencent nos choix. 

C'est vrai pour les chevaux aussi, je suis souvent dans la quête de changer leurs expectations et les donner des expériences sympas quand c'est évident qu'ils ont eu des mauvaises expériences.

Mon expérience avec le Tellington m'a montré : 

Une cravache - nous on l'appelle la baguette magique ou "wand" - le wand nous permettre de toucher le cheval (avec délicatesse) pour travailler la proprioception et donner des signaux aux zones loin de nous, les membres, le dos par exemple, il nous permet aussi de guider - quand c'est positionné devant le cheval par exemple - qui l'aide à comprendre nos gestes, c'est généralement plus clair de les apprendre avec le wand - même si après on l'utilise qu'une geste de la main.  On ne s'agit pas avec la cravache pour faire peur... Jamais pour taper le cheval, et quand j'ai montré un exercice aux clients cette semaine, elles étaient très surprises et ont ajouté le commentaire mystifié "et donc tu ne tapes pas ?!? C'est super léger ! - on ne nous apprend pas à utiliser les cravaches en fait, j'ai vu que les gens taper avec..."  Quelle triste vérité.

Nous avons depuis des années remplacé la chaine avec une longe souple "le zéphyr" ou "la longe de Lama".  (Les deux sont ajustés sur la muserolle du licol pour éviter tout inconfort pour le cheval.)  Je n'ai pas encore la chaine Tellington dans mon équipement - plutôt parce que je suis peu courageuse et je ne veux pas avoir cette conversation chaque fois que je le sors pour travailler un cheval...  Aussi parce que c'était très peu utilisé dans ma formation et je cherche à alléger le poids sur la tête des chevaux.  Mais voilà je parle de mon expérience, quand j'ai utilisé la chaine sur les formations, c'était attaché sur le côté et ça servi pour certains chevaux sensibles ou des chevaux de sport qui avait besoin des signaux petits - mais très clairs, la chaine permettre de faire ça avec un mouvement d'un lien sur la chaine. 
On voit la chaine et avec nos expectations, on présume que c'est là pour contrôler et infliger une pression, mais si vous regardez bien l'attache dans le livre, vous voyez que ça ne serre pas et c'est souvent attaché qu'un côté du licol…  Ce n'est jamais sensé d'être tiré dessus - pas plus que la longe - et les coups de longe sont interdits ! (C'est là que mes élèves m'entendre dire avec espoir - restez devant - les mains vers l'avant - léger sur la longe !)

Je n'ai pas non plus le mors Tellington parce que je ne travaille pas avec des gens montés ET ce n'est pas un outil qui est adapté pour tout le monde.  Je trouve qu'on a assez de choses à apprendre sur l'utilisation de nos corps et nos mains sans discuter des mors.  Mais, sur ma formation, j'ai vu des transformations dramatiques dans les chevaux compliqués simplement en portant ce mors dans leur bouche pendant le travail à pied AU PAS.  Avec mes compréhensions de la connexion de la langue et l'hyoïde au postérieur du cheval, je comprends beaucoup mieux comment ça marche.  Aucun besoin en fait de toucher les rênes... mais si on va le faire c'est clairement avec les mains très légères.  C'est un mors similaire à ça qu'on peut voir en équitation western. Pas pour les débutants celui-là.

Les deux cordes... Dompté le tigre - c'est une position ou on peut attacher un cheval avec deux longes, ça fait un effet semblable aux attaches américain qu'on voit partout dans les zones de pansage ou le cheval est attaché les deux côtés.  La différence est que l'attache est coulissante et le cheval peut bouger un peu, surtout avec la tête, il permette d'enseigner un cheval qui tire au renard / un jeune cheval / un cheval qui ne connait pas l'attache comment être à l'attache paisiblement sans attache fixe.  Il fournit un moyen de contenir le cheval sans le retenir - c'est à essayer en tant que cheval pour bien comprendre cette différence de ressenti entre CONTENU et RETENU.  J'ai utilisé cette technique en plusieurs situations, y compris un cheval très réactive qui mordait pour pouvoir soigner une blessure.  C'est une position de travaille, le cheval n'est pas en fait "attaché", pour l'exercice.  


Point suivant pour les deux cordes, nous avons aussi un exercice ou nous avons deux personnes qui conduisent le cheval en main !! Est-ce parce que le cheval est difficile à contrôler ?  Non, là, vos expectations peuvent vous tromper encore une fois... C'est pour lui offrir une autre expérience de son corps, peut-être pour lui aider à apprendre à voir quelqu'un sur son côté droit (oui, il y a toujours des chevaux qui ont du mal avec ça), ou pour lui aider d'avoir plus de rectitude ou de l'influencer à changer sa posture - un cheval avec une portée de la tête très haute peut trouver comment marcher avec sa tête plus bas.  En bonus ça peut aider les gens à apprendre à communiquer entre eux et d'avoir un bon planning d'où ils vont !!  (C'est le pigeon voyageur pour ceux qui suivent les exercices, et oui une variation coulissante existe, la ligne d'abeille.)


Ça m'a tellement fait réfléchir sur nos perceptions, nos expectations, en nos idées préconçues que j'ai senti le besoin de faire ce petit blog.   C'est possible qu'il y ait des autres personnes qui ont eu les mêmes perceptions parce qu'ils ont d'expérience de la culture équestre qui utilise les outils d'une façon plutôt contraignante.  Ces personnes, en fait, sont justement les personnes qui trouvèrent la méthode Tellington super intéressant pour leurs chevaux.  La violence, dominance et la force ne sont pas de tout notre genre... C'est la gentillesse qu'on cherche à appliquer.  Pour moi ça passe par l'éducation, la conscience de soi et la compréhension de comment nos gestes peuvent être ressentis en tant que cheval.  Il n'y a rien de mieux qu'une petite simulation en stage pour mieux comprendre.

Ma cliente bien sûr, était super contente de sa séance, vu que j'ai montré la vraie essence de la méthode et ces bienfaits - et j'ai pu expliquer et montrer certaines utilisations des outils - je la remercie pour son ouverture - quand même malgré ses doutes - et pour tout que j'ai appris avec cette situation.  Si vous avez vu le livre et vous êtes tombé dans le même piège, n'hésitez pas à s'inscrire sur un stage ou prendre RDV pour une séance individuelle, je peux vous aider à mieux comprendre le reste du livre aussi, il y a beaucoup d'outils dedans qui sont super intéressants à apprendre pour développer votre contrôle moteur fin, aider les chevaux d'avoir plus de possibilités avec leurs corps et améliorer votre relation avec votre cheval.

Restons ouvertes aux nouveaux apprentissages.  Ce que nous apprenons dépend de nous, pouvons-nous voir au-delà de nos attentes et observer réellement sans jugement ?

On va vers un monde avec plus d'empathie et compassion, plus de légèreté et de coopération. 
... Au moins j'espère ! 

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